La ferme de Noël de 1982 à 2013 : Antoine Leclercq

Modernisation et expansion de la production porcine (1975-1985)

En 1971, Gabriel arrêta la porcherie suite à des mauvais résultats. Il prit sa retraite en 1982. Entre-temps, en 1975 revenant sur l’exploitation et n’ayant pas de place pour moi sur sa ferme (il ne voulait pas licencier des ouvriers qui avait travaillé pour la ferme depuis de nombreuses années), il me propose de redémarrer la porcherie, proposition que j’acceptais car je ne me voyais pas travailler ailleurs qu’à la ferme de Noël.

Pour me former, j’ai fait un stage de quatre mois dans une porcherie industrielle : 500 truies en naissance, engraissement, sélection et 15 jours en Normandie.

En 1975, un GAEC partiel est formé avec Gabriel pour relancer la production porcine. Des améliorations sont apportées :

  • Aménagement des bâtiments existants (maternité, post-sevrage, engraissement).
  • Introduction d’un système de chauffage central pour la maternité et le post-sevrage (fuel et bois).
  • Adoption d’un cycle de reproduction en bandes (7 bandes de 10 truies).
  • Engraissement des porcs jusqu’à 100-110 kg avant l’abattage.
  • Face au manque de place, une nouvelle porcherie sur fumier accumulé est construite, avec alimentation automatisée.
Antoine, 2021

Optimisation et insémination artificielle (1985-2005)

  • En 1985, le cheptel est porté à 110-115 truies. Les maternités sont modernisées avec des salles sur caillebotis intégral et une fosse à lisier. L’insémination artificielle est introduite en 1980, réduisant le nombre de verrats et simplifiant la reproduction.
  • En 1986, un problème sanitaire majeur (pneumonie) conduit à un vide sanitaire total de l’élevage. Cette période est mise à profit pour réaménager les salles d’engraissement avec ventilation dynamique et alimentation automatisée.
  • Dans les années 1990, la production s’adapte aux demandes du marché, notamment pour un type de porc spécifique. Une porcherie sur sciure est aménagée, et la logistique est optimisée (quai d’embarquement, pesage, alimentation automatisée).
Antoine, 2021

L’élevage porcin a évolué sur trois générations, passant d’une activité secondaire à une production spécialisée et mécanisée. Chaque étape a été marquée par des innovations en termes d’infrastructures, d’alimentation et de gestion sanitaire, permettant une amélioration continue de l’élevage.

Le verrat renifle par la petite porte celle qui est encore en châleur, sinon …
C’est l’insémination artificielle …

La fin de la porcherie et le retour des chevaux

Le départ en retraite de Philippe en 2003 amène Antoine à arrêter l’activité d’élevage. Ce choix est mûrement réfléchi : toutes les nouvelles installations de porcherie dans les 10 ans qui suivent se font sur des bâtiments neufs, avec contrôle informatique de toutes les données à distance, contrôle sanitaire sévère répondant aux normes en vigueur, contrôle de l’alimentation et de l’eau… C’est un tournant dans la ferme de Noël.

Avec Béatrice commence une autre vie. La ferme se transforme alors à nouveau… Une part importante est dévolue aux chevaux, dans les prairies, dans les bâtiments, puisque la porcherie derrière le pavillon et le petit étang deviennent une étable. On peut désormais se promener en attelage autour de la ferme

La diversification des cultures

Sous la direction d’Antoine, la ferme continue de diversifier ses activités. De nouvelles cultures sont introduites, et des techniques agricoles modernes sont adoptées pour améliorer les rendements et la durabilité de l’exploitation.

Evolution du paysage de 1921 à 2021

Depuis que Michel Leclercq a acheté la ferme de Noël en 1921, le paysage a beaucoup changé :

  • En 1949, Michel a partagé la ferme avec ses enfants. Jacqueline a vendu ses terres à la famille Moreau, réduisant ainsi la superficie de la ferme.
  • Dans les années 1960, Gabriel et Philippe ont acheté des terres autour de la ferme.
  • En 1973, un étang a été créé près de la ferme.
  • Après la fin de l’élevage, les prés ont été transformés et plantés de peupliers, ce qui a modifié le paysage. Les pommiers à cidre ont également disparu, et de nouveaux chemins ont été créés.
  • Les parcelles de terre ont été réorganisées.

À mon époque, j’ai divisé les terres en plusieurs blocs. Aujourd’hui, Valentin Junot, mon successeur, a regroupé certaines parcelles. Le Thureau, initialement une grande parcelle, a été divisée puis regroupée en deux parcelles.

Antoine, 2021
01/01/2007

La transformation verte de la ferme

Cette transformation est visible dans le corps de la ferme , là où les porcheries ont disparu, et surtout dans le cour qui est magnifique et qui respire. Elle est moins visible dans l’espace de la culture des céréales, des betteraves et du maïs. Près des prairies et de la nouvelle étable des chevaux près du petit étang, on trouve notamment une bande de 6 mètres de large laissée en friche avec les graminées, les reines de près.

Amorcée déjà par l’arrêt de le porcherie au départ de Philippe, Antoine a pris sa retraite en 2013 avec la décision de confier l’exploitation des terres agricoles à Valentin Junot, agriculteur à Brienon-sur-Armançon. Antoine a eu ainsi une petite dizaine d’années pour continuer à embellir la ferme en transformant un hangar à la sortie de la ferme en salle de réception, en entretenant tous les arbres le long de la rivière, sans parler de tout ce que faut faire dans une ferme. Gardons le beau souvenir de son accueil sur ces terres.

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