Florent Leclercq

Cet article a été rédigé à partir des biographies de Gabriel Leclercq, son petit -fils et de Claude Leclercq, son arrière-petit-fils. La présentation a été modifiée pour l’adapter au format du site. Qu’ils soient tous les deux remerciés pour être des transmetteurs de sa mémoire. (Gabriel Leclercq, Famille Leclercq de Beauvoir ; Claude Leclercq, Souvenirs de famille).

Florent Leclercq est né le 24 mai 1857 dans le Pas-de-Calais, à Rouvroy. Son père, Augustin, y exploitait une ferme qui appartenait à la famille depuis le milieu du XVIIe siècle : c’était, à cette époque aussi une petite exploitation agricole avec une auberge qui appartenait aux Capron, la future belle-famille de notre aïeul, Michel Leclercq. Cette lignée agricole se poursuit aujourd’hui avec Pierre Leclercq, fils de Dominique Leclercq, arrière-petit-neveu de Florent. Nous y reviendrons à d’autres saisons.

Florent effectue des études secondaires brillantes au célèbre collège catholique de Saint-Jean-de-Douai. Il les couronne par l’étude du droit à l’Université Catholique de Lille. Il parlera beaucoup des prêtres professeurs et éducateurs éminents qu’il a connus à cette époque là…

Se destinant à la magistrature, il est nommé au tribunal d’Abbeville, où il fait la connaissance de son futur beau-père, Henri Guichard, lui- même juge à ce tribunal. Il y reste peu de temps car il est obligé de venir tenir l’exploitation agricole familiale à la mort de son père en 1879. En effet, son frère Augustin n’avait alors que 19 ans et il était élève à Centrale. Quant à Jean, qui reprendra plus tard l’exploitation, il n’avait que 15 ans.

Le Dalloz et le Code civil de Florent Leclercq, magistrat de formation.
Faire-part de mariage (cliquer pour agrandir)

Ayant donc fait la connaissance de la famille Guichard, Florent épouse leur fille unique, Marie, le 10 avril 1883. Ils viennent habiter le château de Beauvoir-Wavans. Florent partage son temps entre la direction de la petite ferme (autour de 30 hectares) qu’il fait exploiter par un commis, la gestion de son portefeuille et la Mairie de Wavans. En effet, élu conseiller municipal de cette commune en 1888, il le reste jusqu’en mai 1935. Il est élu maire de 1900 à 1908, puis de 1923 à 1935.

Juriste avisé, homme affable toujours prêt à conseiller quiconque viendra lui demander son avis, il est très apprécié et respecté dans la région. Dans l’homélie prononcée pendant l’office de ses funérailles, il est dit : « Qui n’est allé prendre conseil de Monsieur Leclercq, pour la rédaction d’un contrat, pour un testament, pour un arrangement de famille, pour un conflit d’intérêts? Quiconque, petit ou grand, recevait audience immédiate, simple et cordiale ».

Pendant la durée de la guerre de 14-18, Florent Leclercq et Marie Guichard partent en Normandie. Le château de Beauvoir est alors gardé par un ménage de domestiques. Florent dirige la ferme de Chauvincourt près de Gisors dans l’Eure, une exploitation agricole de 240 hectares que son fils Michel exploitait avant d’être mobilisé. Il le fait avec succès puisqu’après quatre ans de captivité en Allemagne, Michel retrouve son exploitation en plein essor. Quand ce dernier sera en pourparlers pour acheter la ferme de Noël en 1920, son père Florent lui est d’un grand secours, dans les transactions avec le cabinet parisien chargé de la vente.

A la mort de sa femme en 1934, Florent Leclercq vient se retirer chez son fils Michel à Brienon dans l’Yonne. Quoiqu’entouré des soins les plus affectueux, ce fut pour lui un déracinement douloureux. Il était « tant attaché à son cher Beauvoir », écrit-il. Il meurt le 16 février 1937 à Brienon et est inhumé dans le cimetière de Wavans. »

Florent, devant “son cher Beauvoir”

L’Abbé Léopold Louchet décrit les qualités de Florent lors de sa messe de funérailles :

  • “sa vive intelligence, supérieurement cultivée, qui voit l’intérêt général, le « bien commun » tout d’abord et le place bien au-dessus des intérêts particuliers;
  • son esprit large au service des principes et des convictions inébranlables;
  • sa fine et souple, mais loyale, diplomatie, son esprit de collaboration, pour adapter les principaux faits ; sa volonté énergique enfin pour réaliser des résolutions mûrement réfléchies.

Il savait trop bien que la commune et la paroisse doivent vivre en harmonie, sous peine de souffrir d’une et l’autre de leur désunion. Sans interruption, il fut aussi au premier rang de conseiller paroissial. Qu’il mérita bien son rôle de conseiller , avec quelle sagesse, quelle délicatesse et quel sens chrétien. Conseiller , il le fut près dans sa paroisse avec une autorité et un dévouement inégalables. Il le fut aussi près de son pasteur, celui-ci sans doute sous la loi commune ne réalisa pas hélas tout le prix d’un tel concours , qu’au moment où il en fut privé.

Nous ne verrons plus la noble et haute silhouette de Monsieur Leclercq arpentant à longs pas les chemins de la paroisse, ni son sourire fin et malicieux, ni ses yeux si vifs sympathiquement enquêteurs, ni son accueil simple, cordial, encourageant”.

Faire-part de décès (cliquer pour agrandir)
In memoriam : texte lu à la messe de ses funérailles (cliquer pour agrandir)

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