Marie Guichard publie une quarantaine de romans entre 1889 et 1925. Elle utilise le pseudonyme de Mary Floran, dérivé du prénom de son époux. Plusieurs de ses ouvrages ont été récompensés par l’Académie française.
Une romancière prolifique
C’est en 1885, à l’âge de 29 ans, que Marie Guichard publie son premier roman. Mariée depuis deux ans, elle vit au Château de Beauvoir avec ses parents, Henri et Alexandrine, son mari, Florent Leclercq, et leur fils Maurice âgé de un an.
Ce premier roman paraît dans la revue Le Correspondant. C’est la période des romans-feuilletons. Ce premier titre est a priori couronné de succès puisqu’ elle entame quelques années plus tard, une longue collaboration avec Calmann-Lévy chez qui elle publie Romanesque. 23 romans de Mary Floran paraissent chez cet éditeur entre 1889 et 1923.
Dans les années 1890, Mary Floran collabore à des revues comme La Mode illustrée, La Famille, le Petit écho de la mode, le Journal des demoiselles ou encore Le Noël. Entre 1908 et 1912, elle travaille à plusieurs reprises avec les éditions Alfred Mame. Dès 1919, la plupart de ses romans parus chez Calmann-Lévy sont repris dans les collections en vogue de l’époque, Stella, Foyer-Romans et La Liseuse, tandis que des textes inédits voient également le jour.
Deux fois primée par l’Académie Française
Le cadre de ses romans se situe pour la plupart dans sa région : l’Artois. Quelques-uns se déroulent en Algérie, qu’elle connaissait pour y avoir séjourné chez un de leurs amis, Monsieur Olivier, qui exploitait une grande propriété viticole. Un de ses derniers romans se passe à Auxerre, près de Brienon.
Mary Floran était membre de l’Académie d’Arras et des Rosati (Société littéraire de l’Artois). Elle est récompensée deux fois par l’Académie française : en 1898 pour Orgueil vaincu et en 1892 pour Un an d’épreuve. Pour ces deux romans, elle reçoit le Prix Montyon, remis à « l’ouvrage littéraire le plus utile aux mœurs ».
D’après nos recherches et les retours du club de lecture, c’est dans ce domaine que Mary Floran excelle : transmettre des principes d’éducation, faire vaincre la gentillesse, le courage et le sens du devoir, s’élever par l’introspection et la remise en question.
« Mary Floran porte double couronne : son nom est applaudi à la fois de l’Académie française et de la Société d’Encouragement au Bien. Elle mérite ces joies par l’honnêteté de ses sujets, par le gris abstrait de son écriture et par la sublimité distinguée et discrète de ses héroïnes : elles savent tous les dévouements muets enseignés dans les romans pour jeunes filles, et elles ne manquent jamais à aucune convenance mondaine. »
Le massacre des amazones : études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains, Han Ryner
Une personnalité modeste
Le journaliste Nemo de La Dépêche écrit à son sujet :
« Mary Floran était la modestie même. A une époque où les écrivains se poussent l’un l’autre au point de s’écraser, elle restait sagement dans sa vieille demeure de Beauvoir, ignorant les honneurs mais aussi les démarches humiliantes. Un détail le prouve: durant les cinquante années où elle fut en relation avec les éditions Calmann- Lévy, elle ne franchit pas une fois le seuil de la rue Auber. Orgueil ? Non pas. Sérénité. » (08/09/34, faisant suite à son décès).
Bibliographie
• 1889: Romanesque, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1891: Un an d’épreuve, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1892: La destinée de Jacques, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1892: L’institutrice des Chantepôt, dans La Mode illustrée, éd. Firmin Didot (Paris)
• 1895: Carmencita, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1896: La faim et la soif, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1897: Adoptée, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1897: Le mariage de Clément, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1898: Orgueil vaincu, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1899: Dernière cartouche, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1900: Maman Cendrillon, éd. C. Paillart (Abbeville), Bibliothèque Bleue
• 1900: La plus riche, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1902: Eternel sourire, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1902: Héritier ?, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1903: En secret, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1905: Cousins germains, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1905: Femme de Lettres, éd. Hachette (Paris)
• 1906: Criminel ?, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1907: L’esclavage, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1908: Miss Tante Flûte, éd. Mame (Tours)
• 1908: Deux amies, éd. Mame (Tours)
• 1908: Mystérieux dessein, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1909: Lequel l’aimait ?, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1909: Soeur jumelle, éd. Mame (Tours)
• 1912: La revanche de Marthe, éd. Mame (Tours)
• 1914: Meurtrie par la vie, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1919: On demande une marraine, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1919: Riche ou aimée ?, coll. Stella N° 9
• 1920: Service chic; saynète, éd. Foetisch Frères (Paris)
• 1920: Lequel l’aimait ?, coll. Stella N° 32
• 1921: Romanesque, coll. Stella N° 54
• 1922: Carmencita, coll. Stella N° 63
• 1922: Maman Cendrillon, Bibliothèque de ma Fille
• 1922: La plus riche, coll. Foyer-Romans N° 3
• 1923: S’il avait su !, éd. Calmann-Lévy (Paris)
• 1923: Meurtrie par la vie !, coll. Stella N° 83
• 1924: Dernier atout, coll. Stella N° 100
• 1924: Mademoiselle Millions, coll. Foyer-Romans N° 28
• 1925: Femme de Lettres, coll. Stella N°121
• 1925: Eternel sourire, coll. La Liseuse N° 52
Mademoiselle Millions, de France en Espagne, d’hier à aujourd’hui