A partir de 1955, Pierre Leclercq se met en retrait de la vie syndicale et se consacre davantage à sa famille. La génération des petits-enfants et petits-neveux l’a ainsi croisé à Rouvroy, lors des fêtes de famille, à la chasse jusqu’en 1964. Sa voix tonitruante s’entendait d’un bout à l’autre du champ. Au repas, elle portait sur des discussions politiques animées.
Sont réunies les familles de Lille : les Pourbaix au grand complet et les Lemaitre avec la dernière (Agnès) dans les bras de Sœur Françoise, notre tante. J’ignore la raison de l’absence des Vouters ce jour là. Toutefois, il y a peut-être Marie-Hélène, l’aînée. A gauche, Pierre Leclercq, à l’aube de sa vie, nous observe. Marie-Antoinette, sa femme, avec son chapeau, est cachée derrière entre Sylvie et Vincent. Si vous voulez le détail, écrivez-moi.
Pierre Leclercq est décédé le 19 janvier 1965 puis inhumé à Rouvroy, à l’âge de 71 ans.
La reconnaissance , il l’a eue de son vivant, par ses faits militaires pendant la guerre 14-18, avec la remise de la Croix de guerre et par son action de la défense paysanne, avec la remise de la Légion d’honneur.
La reconnaissance, il l’a eue également lors de ses funérailles où, malgré un “temps de chien”, de très nombreuses personnalités ont fait le déplacement jusque Rouvroy.
Ses amis et collègues syndicalistes lui ont adressé un très beau discours que vous pouvez entendre ici :
L’association Saint-Roch lui a également délivré un hommage pour son engagement actif au service de l’éducation chrétienne. Ecoutez le ici :
“Les grandes douleurs demeurent volontiers silencieuses, dit-on ; mais, comment rester muet devant le brusque départ de Monsieur Pierre Leclercq ?
Outre, ses nombreuses activités civiles, professionnelles, syndicales et paroissiales, où dans chacun de ces domaines, la confiance de ses concitoyens, le portait aux plus hautes fonctions, Monsieur Leclercq avait voulu garder une place dans son cœur généreux : celle de notre chère Ecole Saint-Roch. (…) Parler de l’Ecole sans évoquer, son nom me paraît impensable. (…)
Combien de fois l’avez-vous vu, Chers amis, dans votre cours de récréation, questionner, vos dévouées institutrices, s’intéresser à la qualité de l’enseignement qu’elle mettent tant de soins, de cœur à vous inculquer, s’inquiéter de l’état de vos locaux, de leur nécessité d’extension, même dans les derniers temps où, s’appuyant sur sa canne, avec son rassurant et bienveillant sourire, dissimulant, courageusement le mal qui le rongeait, il était encore là, pour vous, il était toujours là, parce qu’il vous aimait !
La Paroisse où l’Ecole rencontraient-elle une difficulté qu’elle était déjà celle de Monsieur Leclercq, et beaucoup de leurs réussites, n’étaient autres que la conséquence de ses efforts et de sa volonté tenaces. (…)
Avec Monsieur Pierre Leclercq, c’est un peu de l’âme de Rouvroy qui s’en va, ce quelque chose que les mots n’expriment pas, mais que le cœur sent, aime, et ne saurait oublier.
Adieu, Cher Monsieur, et, de tout cœur, au nom de tous et de l’Association Saint-Roch, merci !”
Hommage de Christian Dupont de l’association d’éducation catholique St Roch aux obsèques de Pierre Leclercq
La reconnaissance, il l’a encore de sa famille : ses petits-enfants et ses petits-neveux lui accordent une place importante de chef de famille, presque de chef de tribu. Elle nous permet aussi de comprendre une page de l’histoire de notre pays, de notre région du Nord Pas-de-Calais dont nous sommes issus.
