Après l’armistice signé le 22 juin 1940, le maréchal Pétain prend les rênes de la France. Cela est lié à l’adulation que portent les français au vainqueur de Verdun depuis la Première Guerre mondiale et à la sidération de la nation française au lendemain de la déroute face à l’Allemagne.
Pétain prône le retour à la terre, l’humilité rédemptrice, le travail, la discipline, l’obéissance au chef, les valeurs saines et vertueuses de la famille, la soumission à Dieu. Il déclare « La France redeviendra ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, une nation essentiellement agricole… Elle retrouvera ses forces en reprenant contact avec la terre ».
Dès août 1940, le régime de Vichy lance une mission de restauration paysanne. Le gouvernement dissout les syndicats et structure la campagne au sein d’une organisation unique, la corporation de l’agriculture, c’est-à-dire le gouvernement de la profession par les professionnels eux-mêmes ! Les groupes spécialisés par production sont constitués à l’échelon national. Pierre Leclercq est élu en 1942 à la tête de la Confédération générale betteravière, à la suite du décès d’Aimé Monmirel, président fondateur de la CGB.
Mauriac écrit le 23 juillet 1945, lors du procès de Pétain : “c’est un peu aussi le procès des français. Il faut se souvenir de quelle façon ils ont eux-mêmes accueilli les accords de Munich en 1938 et la signature l’armistice en 1940, tout comme les partis et les nations européennes. Pétain n’a pas inauguré une politique , il en a été l’aboutissement.” Si nous avons mérité d’avoir Pétain , nous avons aussi mérité d’avoir de Gaulle, l’esprit d’abandon et l’esprit de résistance.