Un club de lecture éphémère est né au cours de l’été 2022 : plusieurs personnes de la famille se sont prêtées au jeu de lire un ou plusieurs romans de Mary Floran et nous en ont fait un compte-rendu. Un grand merci à eux !
Bravo à Claude Leclercq, Catherine Girard, Frédéric Chapuis, Sylvie Mainguy, Laurent Lemaître, François-Xavier Smagghe, Séverine Lemaître, Catherine Mainguy-Piberne, Violaine Lemaître, Samuel Mainguy, Julie Lemaître-Oddou, Caroline Lemaître-Auquier, Raphaële Auberty qui ont accepté de relever ce défi et se sont connectés à notre aïeule plus d’un siècle après la rédaction de ses romans.
“Une écriture vive, des dialogues enlevés (avec le style de l’époque), un peu de suspense et une belle place faite aux femmes.” Sylvie
“Ça a éveillé ma curiosité, je me suis demandé à quel point Mary Floran faisait partie de la noblesse qu’elle décrit !” Samuel
“Une belle écriture propre et classique , intelligente, pour un monde particulier à cheval sur deux siècles.” Frédéric
“J’ai trouvé très intéressant de se plonger dans le contexte littéraire du début du XXe: place de la femme, modes de vie et mœurs de la haute société, contingences sociales… J’ai le sentiment que Mary voulait un peu secouer le “cocotier” à sa façon :)” François-Xavier
Quelques points communs à ces lectures croisées :
Qui ?
Une héroïne au caractère affirmé, voire bien trempé, souvent un peu extravagante.
Avec
qui ?
Cette héroïne est issue de la « high life » : l’aristocratie, voire la bourgeoisie. On ressent l’importance des milieux sociaux.
Où ?
- L’Artois, la plupart du temps, région de l’auteure ;
- Le Touquet parfois, où a travaillé son fils Maurice Leclercq ;
- Paris où elle se rendait fréquemment ;
- L’Algérie dans 2 ou 3 de ses romans : Mary Floran y avait un ami ;
- Plus rarement la Bourgogne où vivait son fils Michel Leclercq.
Quand ?
Fin du XIXe, début du XXe, époque contemporaine à l’écriture des romans. Certaines périodes comme la Première Guerre mondiale sont évoquées.
Quoi ?
- Souvent une histoire d’amour impossible ou du moins difficile ;
- l’apparence vestimentaire, la mode ;
- les questions d’argent ;
- Le dénouement se fait souvent grâce aux progrès personnels de l’héroïne et aux conseils qu’elle reçoit via une figure maternelle.
Nuage de mots
Ces mots sont ceux qui ressortent à la lecture des romans de Mary Floran : plus ils sont grands, plus ils ont été cités.
Ces romans semblent être les témoins de la vie de Mary Floran. Ils sont aussi plus largement représentatifs d’une époque et d’une classe sociale. Les descriptions sont très présentes, comme il était d’usage dans les romans de l’époque.
Lequel l’aimait ?
par CatherineIntrigues amoureuses dans la bourgeoisie du Nord de la France de la fin du XIXe siècle. Lecture captivante des amours contrariés d’une héroïne avant-gardiste avec une immersion totale dans cette époque si différente de la nôtre.
La lecture s’annonçait fastidieuse, ça a été finalement un pur plaisir du début à la fin ! La découverte de notre ancêtre écrivaine totalement lisible en 2022 a été une grande surprise et une petite fierté 😉
L’institutrice de Chantepôt
par ClaudeUn beau roman avec beaucoup de vie et de rebondissements, beaucoup de dialogues, une fin heureuse. Mary Floran l’écrit probablement en 1891, l’année de la naissance de sa fille Colette. Elle a 36 ans, deux beaux petits garçons, Maurice et Michel, un mari qu’elle aime et dont elle utilise le prénom pour signer ses livres. C’est son 4e roman.
Ce livre est un bon moyen de comprendre ce que notre aïeule pensait au fond d’elle-même, quelles étaient ses valeurs. C’est un bon moyen aussi d’entrer dans la société française des années 1890, avec ses difficultés, ses manières de vivre, ses différences, sa vitalité. La France se reconstruit et progresse après la terrible défaite de 1870.
Femme de lettres
par CarolineJ’ai longtemps été captivée par la publicité du 4e de couverture et des pages intérieures, au point de me désintéresser du roman en lui-même. “Le Petit Echo par ses courriers, ses conseils, ses patrons, résout la crise des domestiques“. “Chroniques variées, causeries et recettes pratiques. Courriers très bien organisés“. J’ai dévoré ces petits commentaires et lignes minuscules, pleines de délicieuses surprises.
Mais à force d’injonction familiale, je me suis résolue puis prise au jeu de ce roman. J’imagine le personnage principal (autrice elle-même de romans “pour magazines de femmes”) proche du caractère de Mary Floran. Malgré l’intrigue très vite identifiée et devinée, et la romance vieillotte, la lecture de ce texte, avec la beauté de la structuration des phrases de l’époque, a eu le mérite de me faire voyager dans le temps !
Un an d’épreuve
par SylvieUn beau et brillant marquis de retour d’Amérique courtise sa cousine Thérèse, jeune duchesse et très riche veuve dont , la fille unique, Régine, considérée comme déficiente, est reléguée auprès d’une institutrice malveillante . Thérèse lui passe un étrange deal : dans un an, elle donnera sa réponse. Un triangle « amoureux » se met en place.
Mademoiselle Millions
par ViolaineDans le Nord de la France, un riche industriel du textile, cherche à marier sa fille. Celle-ci est capricieuse et orgueilleuse, en plus d’être millionnaire. Cette mademoiselle Millions vit toutes sortes d’aventures de cœur avant de se résoudre enfin au mariage.
Le livre aurait pu également s’intituler Orgueil vaincu, Lequel l’aimait?, Un an d’épreuve, Riche ou Aimée, autres titres de l’auteur. L’histoire est très similaire à celle de Carmencita.
Carmencita
par François-XavierCarmencita évoque l’amour impossible de Melle Carmen d’Anteuil, âgée de 20 ans d’origine franco-espagnole, orpheline à 12 ans, riche héritière et recueillie par une tante acariâtre pour un jeune homme d’origine franco-anglaise tout aussi bien né, M. de Lioux. Après un “flirt” passager, Carmen va finalement être éconduite par ce dernier qui recherche une jeune fille plus “posée” car Carmen multiplie les inconvenances, malgré de belles qualités de cœur. M. de Lioux va finalement se fiancer avec une amie d’enfance de Carmen. Cette douloureuse expérience va néanmoins permettre à Carmen de se rapprocher d’un autre jeune homme de son entourage épris depuis de nombreuses années pour elle ! Tout est bien qui finit bien ! 🙂
L’ennemi
par LaurentLe roman débute en juin 1914, à la veille de la déclaration de guerre.
A 10 km d’Arras, venez visiter Le château de Beaubois construit au XVIIe siècle, dans l’Artois. Vous pouvez vous rendre facilement en train à Paris Plage-Le Touquet et dormir à l’hôtel Hermitage. Vous êtes aussi près de Paris, la capitale avec ses ambassades qui vous permettront d’élargir vos connaissances et qui sait? … Séduire un Allemand ou un Prussien ? Vérifiez avant votre séjour les conditions géopolitiques pour éviter toute décision hâtive.
Riche ou aimée ?
par SéverinePremière frayeur en ouvrant le livre : il sent la poussière et c’est écrit bien petit… Deuxième frayeur en lisant les premières lignes : on plonge immédiatement dans l’ambiance des grandes familles aristocratiques avec les noms de famille à particule et les vieux châteaux. Et pourtant : je me suis prise dans l’ambiance, dans l’histoire et j’ai même eu du mal à décrocher ! Une histoire d’amour impossible, entravée par les usages de l’époque: faire un beau mariage, quel programme! Contrairement à ce que j’aurais cru: je vous conseille ce roman😊
Orgueil vaincu
par SamuelÇa m’a fait plaisir de goûter au style précieux de la noblesse du fin XIXe siècle, avec tous les sentiments des personnages pris dans leurs devoirs de leur rang. Histoires de mariage impossible, d’idéalisation de la femme sacrificielle et séductrice malgré elle, de grandeur d’âme qui perce sous l’obéissance implacable à ses devoirs. Après un bon suspense au début, je trouve que l’histoire souffre de longueurs, a du mal à rebondir avant une fin cousue de fil blanc.
Intéressant et très bien fait. Bravo !