Les carnets de Michel Leclercq à l’INA de Beauvais

Ces carnets, au nombre de trois, sont écrits par Michel Leclercq, lors de sa formation à l’Institut Agricole de Beauvais. Ces carnets sont de petit format (17x22cm). Ce sont des chefs d’œuvre d’enseignement et d’écriture. NB : le quatrième nommé “rapport” aborde la question des comptes mais il a été réutilisé pour des patrons de couture !

A l’âge de 17 ans, à INA de Beauvais, ci joint les instructions sur la tenue du carnet (à l’ancienne) et à la fin du carnet le Professeur a validé d’un Vu

Cahier de botanique

tous les commentaires sont de la main de Michel Leclercq à l’INA

Prenons uniquement le carnet consacré à la botanique, magnifiquement croqué de dessins sur la page de gauche, la page de droite étant consacrée au texte.

Il y plusieurs chapitres, “de la feuille” , “La Fleur”, “Étamines” , “Pistil”, “Fruit”. 99 pages au total, 50 pages dessinées. La sélection présentée ici étudie la fleur, ses étamines , le pistil et le pollen (67 pages et 30 dessins). A chaque dessin, ont été insérés les commentaires réalisés sur le carnet avec quelques libertés pour suivre le fil rouge.

Dessin d’une corolle de campanule. “De la Corolle: La corolle: c’est l’ensemble des pétales, ces pièces généralement colorées situées à l’intérieur du calice.lorsque les pétales sont libres , la corolle est dite dialypétale. Lorsque les pétales sont soudées, elle est dite gamopétale. On y distingue trois parties, l’une cylindrique creuse plus ou moins, c’est le tube, la gorge c’est la partie située à l’entrée du tube et la limbe en position terminale ordinairement pleine et élargie. Dans cette corolle , on peut presque toujours compter le nombre de pétales soudées par les dents en feston du limbe. Les types les plus remarquables sont les corolles dites campanulées ou en forme de cloche.
Dessin : Autres types de corolle – la corolle tubuleuse allongée , cylindrique, très peu évasée (plantes de la tribu des composées ou astéraceae : chardon et centaurée) – la corolle infundibuliforme ou en entonnoir présentant un tube très court qui va en s’évasant (liseron , tabac). Les plus remarquables sont les corolles gantelées en forme de doigt de gant (digitale)
Corolle éperonnée de violette, corolle papillonacée de vesce, corolle papillonaceae du pois, corolle hypocratériforme de primevère. La corolle papillonaceae en forme de papillon est formé de 5 pétales qui en raison de leur forme ont reçus ce nom particulier. Le pétale supérieur en forme d’étendard, dressé et très développé. Les deux pétales inférieures parfois soudées entre eux ordinairement arqué et et termine en pointe simulant une carène de navire et ainsi appelée (fabacée).

Coupe de la corolle éperonnée de la linaire
La corolle éperonnée présentant à sa base un prolongement en forme de corne, la corolle ligulée (coupe de la corolle du pissenlit) la corolle labiée (sauge) la corolle personée du muflier (personée, du latin persona masque antique) ou en muffle, en gueule , en masque dont le limbe présente deux lèvres comme dans les labiés mais qui possède à la gorge une bosse fermant l’entrée du tube (exemple gueule de loup). La lèvre inférieure émet vers l’intérieur du tube une saillie qui en ferme la gorge
Le nombre d’étamines est variable, il est d’ordinaire compris entre 1 et 10 et en raison de sa fixité, il sert à caractériser non seulement des genres mais même des familles. Dans ce cas on dit que les étamines sont en nombre définies.. Dans les plantes de la classe de monocotylédons, le nombre des étamines est en général de 3, en un seul verticile ou de 6 en deux verticiles dans les plantes de la classe des dicotylédons, le nombre d’étamines est de 5 en un seul verticile et de 10 en deux verticiles. ensuite le nombre le plus fréquent est de 6 pour les crucifères et de 2 pour les scrofulaires. Quand elles sont plus nombreuses , elles sont indéfinies (renoncules).
Dessin de la corolle de la linaire, du pissenlit, de la sauge et du mufflier.
La corolle éperonnée présentant à sa base un prolongement en forme de corne (exemple linaire), la corolle ligulée en forme de languette (coupe de la corolle du pissenlit), la corolle labiée (sauge) la corolle personée du muflier (personée, du latin persona masque antique) ou en muffle, en gueule , en masque dont le limbe présente deux lèvres comme dans les labiées mais qui possède à la gorge une bosse fermant l’entrée du tube (exemple gueule de loup). La lèvre inférieure émet vers l’intérieur du tube une saillie qui en ferme la gorge
Dessin de la corolle rosacée de pommier, de la corolle cruciforme de la giroflée et de de la corolle caryophyle La corolle rosacée ou en roue dans laquelle les bords libres des pétales sont plans et rayonnent comme les raies d’une roue (exemple de la bourrache). La corolle formée de cinq pétales presque sans onglet étalés en rosace largement ouverte. La corolle étoilée analogue à la rosacée dont les pétales sont plus étroites. la corolle cruciforme ou cruciée composée de 4 pétales à onglet très long disposés en croix (famille des crucifères (ou aujourd’hui la famille des brassicaceae), ici l’exemple des giroflées. Les corolles caryophyllées est formée de 5 pétales à onglet très long et à limbe plan (exemple des silènes et de l’œillet )
Définition de l’Anthère : L’anthère est la partie terminale de l’étamine des fleurs. La masse de l’anthère n’est pas pleine. Elle est creusée en poches ou loges ou sacs polliniques. Généralement, il y a 4 sacs polliniques disposés par paires de chaque côté du connectif, parfois il n’y en a que deux. Dans d’autres plantes, ils sont très nombreux. C’est dans les cavités des sacs polliniques, que s’organise et que se développe le pollen.
On donne le nom de déhiscence des étamines à l’ouverture des loges, qui renferment le pollen. La déhiscence s’opère de plusieurs manières: la déhiscence longitudinale parallèlement au filet, la déhiscence transversale avec une perpendiculaire au filet et une déhiscence poricide (exemple solanum) , avec une ouverture avec des trous circulaires aux pores: ils sont généralement percés au sommet de l’étamine. La déhiscence valvulaire, l’ouverture se fait par une ou plusieurs valves ou plaques qui se soulèvent à la façon d’un couvercle, tout en restant attachés par un des bords comme une charnière (exemple épine vinette)
Union des étamines Dans la plupart des fleurs, les étamines sont libres , indépendantes les unes des autres. Parfois les étamines se soudent. Cette soudure peut se faire par le filet, il y a alors adelphie, ou bien elles se soudentpar les anthères. lorsque les étamines se soudent par le filet, elles peuvent être groupées toutes ensembles, ne formant ainsi qu’un seul filet. Elles sont monoadelphes (exemple lupin, genets, mauve). Parfois elles se soudent en deux faisceaux, elles sont dites diadelphes. Quand les étamines sont soudées en plus grand nombre, on les dites polyadelphes. Lorsque les étamines se soudent par l’anthère ou se rapprochent formant une espèce de couronne ou de manchon au sein de laquelle passe le style. L’androcée est alors dit cynanthérée.
Les étamines sont soudées au pistil (ensemble constituée de l’ovaire, du style et du stigmate)
Grain de Pollen L’intérieur des sacs polliniques est rempli de pollen. Le pollen est la matière fécondante des plantes. Il se présente habituellement sous forme d’une poussière jaunâtre, parfois rouge, brune (pavot, tulipe), bleue (épilobe), , blanche (liseron) , ou violacée (coquelicot).. C’est le pollen pulvérulent formé de petits granules appelés grains de pollen. Si les grains de pollen sont fortement unis et confondus , on donne à cette agglutination le nom de masse pollinique (exemple orchidée).Les grains de pollen sont de dimensions variables. Tantôt ils sont plus ou moins sphériques ou bien ils présentent des contours nettement polyédriques. On remarque presque toujours à leur surfacedes crêtes ou proéminences et des dépressions nommées pores. Les proéminences épineuses servant à les maintenir pour la fécondation. Le rôle des pores n’est pas moins important, il facilite le développement de la membrane interne au moment de la germination du grain et ils assurent les échanges gazeux.
Structure du grain de pollen. . Chaque grain de pollen est une véritable cellule, de forme généralement arrondie et contenant dans son intérieur , du protoplasme et 2 noyaux. A sa maturité, , il est revêtu d’une double membrane , l’extérieur épaisse , inextensible présentant sur sa face antérieure des reliefs et des creux, “l’exine”. L’interne plus mince, ans sculpture, sur ces faces, sans pores est incolore mais très extensible : elle se nomme “intine”.
Germination du grain de pollen. Lorsqu’un grain de pollen est en contact avec un liquide cellulaire, celui-ci pénètre à son intérieur par endosmose. Le contenu du grain augmente de volume, presse contre la paroi, partout où où la membrane interne est doublée par l’externe, elle résiste mais au niveau des pores, elle cède et fait hernie sous la pression, le liquide continuant à pénétrer , cette hernie s’allonge à l’extérieur et produit un tube plus ou moins long ou tube pollinique.
Insertion des étamines Laurent de Jussieu a pris l’insertion des étamines pour une des bases de sa classification naturelle des végétaux, classification adoptée généralement et suivie encore de nos jours (NdR 1905). Il rapportait à 3 modes les diverses insertions des étamines.1- les étamines hypogynes qui naissent isolément du réceptacle sans soudure avec aucun verticille voisin, (exemple crucifères) 2 les étamines “périgynes” qui sont soudés avec le calice ou la corolle. on les considère alors comme naissant autour du pistil. 3 les étamines épigynes qui se fixent sur le pistil même (exemple orchidées et ombéllifères)
Le Pistil Le pistil est composé de l’ovaire (ou gynécée) du style et du stigmate :schéma avec les 3 composantes, l’ovaire coupé et ouvert: il est formé par la réunion de feuilles carpellaires ou carpelles (loge close où sont enfermés les ovules). C’est la carpelle qui deviendra le fruit. L’ovaire est un sac, une cavité située à la base du pistil, renfermant les ovules ou rudiments de graines. Les ovules sont disposés sur une ligne formant relief à l’intérieur et nommé placenta. L’ovule comprend trois parties; la nucelle, les enveloppes avec le tégument intérieur ou condine et la prinine placé à l’extérieur, le funicule ou cordon qui sert à rattacher l’ovule au placenta. On observe aussi souvent dans les téguments un petit trou microscopique appelé micropyle: c’est par cette petite ouverture que se fait la fécondation. On peut observer aussi sur l’ovule une petite cicatrice provenant de la disparition ou de la rupture du funicule (appelé le hile) .

les zones d’implantation du style

le style terminal de la ravenelle

le style latéral du comaret

le style basilaire du fraisier

le style “gynobasique” de la consoude

Le stigmate est destiné à capter le pollen, par un tissu épidermique formé de papilles. Il n’a pas qu’un rôle de captation, , c’est lui qui permet, autorise et commande la germination du pollen par un phénomène chimique. Dessin Stigmate arrondi (garcine), stigmate filiforme (œillet) stigmate plumeux ((pâturin annuel). Le stigmate est le renflement terminal du style. il est formé d’un tison cellulaire spongieux qui n’est que la continuation et l’épanouissement du tison conducteur observé dans le style: il affecte des formes variées, tantôt aplatie (primevère), tantôt arrondie (lis, tulipe), ou ovoïde (rosier) ou filiforme (safran) – Il est quelquefois dilaté en plumes (pâturin annuel) dans les végétaux adaptés au transport du pollen par le vent) . Dans le pavot il est directement placé sur l’ovaire et a l’aspect de lames rayonnantes. La surface du stigmate est rarement lisse, le plus souvent elle est hérissée de papilles de formes diverses, sécrétant au moment de la fécondation un liquide visqueux, acide et sucré, propre à retenir les grains de pollen et à les nourrir dans leur développement.

L’ovule est un petit organe charnu porté par un funicule habituellement grêle et court, sa partie centrale ou nucelle est le sporange, elle est entourée d’un tégument ininterrompu au niveau d’un petit pore, le micropyle

La placentation désigne chez les angiospermes la disposition des ovules à l’intérieur de l’ovaire Lorsque les carpelles sont soudés en un ovaire unique, on dit que le gynécée est gamocarpellé. L’ovaire est uniloculaire. La placentation est le mode de répartition des ovules à l’intérieur des ovaires formés de plusieurs carpelles. Les ovules sont toujours disposés à l’intérieur des carpelles sur deux fils longitudinaux. Mais comme les carpelles se soudent de différentes façons, il y a trois modes de placentation: la placentation pariétale, la placentation axiale et la placentation centrale.
Structure des pistils Le pistil est constitué de trois parties: le gynécée (ou ovaire) qui est l’ensemble des carpelles, le style, une étroite colonne (qui peut faire défaut), le stigmate , une surface papilleuse réceptrice du pollen à l’extrémité du style.
dans les pistils dialycarpelles, , chaque carpelle est indépendante de ses voisins (exemple des renoncules et des anémones). – dans les pistils gammocarpelles, assez souvent les ovaires seuls sont soudés, styles et stigmates restent libres (exemple silène, caryophylles , œillet) (lychnis)
– dans d’autres cas, les ovaires et les styles sont soudés, les stigmates seuls restent libres (exemple de l’épilobe) – enfin la soudure peut être complète ovaire, style et stigmate absolument confondus.
Position de l’ovaire dans un grand nombre de végétaux, l’ovaire placé au centre de la fleur est inséré au dessus des verticilles (pièces foliaires) et il n’est pas visible de l’extérieur- il est alors ovaire supère.
Dans quelques végétaux , l’ovaire est placé au dessous des différentes verticilles floraux il est alors visible de l’extérieur, alors même que la fleur est à l’état de bourgeon (cucurbitaceae) , c’est l’ovaire infère enfin quelquefois, l’ovaire est porté par une sorte de pédoncule plus ou moins allongé: l’ovaire est dit alors stipulé (exemple du câprier)

C’est le début de votre formation en botanique: observer maintenant les fleurs qui vous entourent et admirer la merveille de l’évolution des plantes pour s’adapter à leur survie. Pour les artistes, c’est merveilleux. Pour ceux qui veulent aller plus loin je vous conseille le livre suivant : Maurice Reille Dictionnaire visuel de botanique Eds.Ulmer

Pour conclure

En guise de conclusion, cette fleur me fait penser à un masque qui nous cache bien ce qu’elle veut préserver…

Dessinez les fleurs, c’est la meilleure manière d’apprendre la botanique !

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